On oppose parfois coaching et psychologie (ou tout autre processus de thérapie).
Et il n’est pas facile de savoir quand recourir à l’un ou à l’autre.
Il se peut que vous ayez certains préjugés vis-à-vis de ces disciplines.
- D’un côté, certains estiment que le coaching propose une version dégradée d’un travail thérapeutique, parce qu’il s’agit d’une activité non régulée. Ou que le coaching est rattaché à des théories anglo-saxonnes fumeuses de positivisme à tout crin.
- De l’autre côté, on reproche aux métiers “psy” (psychiatrie, psychologie, psychanalyse, etc.) d’accorder une place prépondérante à la sexualité et à l’enfance ou de ne viser que les pathologie et les névroses. Vous pouvez craindre de passer 10 ans en thérapie sans être plus avancé à la fin.
En réalité, si on regarde de près, les deux disciplines se sont énormément nourries l’une l’autre au cours des dernières décennies.
D’une part, les thérapies brèves on émergé au sein de la discipline “psy”, qui se rapprochent des méthodes de coaching. Elles s’installent pas dans la durée, et sont centrées sur la solution plutôt que sur la compréhension du problème.
D’autre part, le coaching est entré dans le champ de la santé mentale, qui aujourd’hui ne se limite plus aux maladies psychiques. La santé mentale, telle que définie par l’Organisation Mondiale de la Santé, est devenu un enjeu public, qui englobe les maladies “ordinaires” comme l’anxiété ou le stress chroniques.
La psychologie, la thérapie et le coaching visent le bien-être, et une bonne santé mentale, et donc la transformation d’une situation personnelle pour dépasser les difficultés et les souffrances.
Ces deux disciplines impliquent d’entreprendre un voyage au coeur de vous-même pour déconstruire progressivement les pans qui vous empêchent d’avancer.
Par ailleurs, la complexité de nos vies aujourd’hui demandent de plus en plus de se faire accompagner pour opérer des transitions.
Un coach comme un psychologue sont formés à voir vos angles morts, et vous permettent de vous sentir considérablement mieux, et d’évoluer au niveau personnel ou professionnel.
Cependant, il y a des différences qui rendent le recours au coaching ou à la thérapie plus pertinent en fonction de votre situation ou de vos besoins à un instant T.
Ces disciplines peuvent se combiner et s’avérer complémentaires dans certains cas, du fait qu’elles ne ciblent pas exactement les mêmes problèmes, et n’apportent pas non plus les mêmes solutions.
Avant de détailler les 4 différences majeures, voici un schéma, issu d’un article de la Harvard Business Review, What can coaches do for you, sur les différences entre consulting, coaching et psychologie.
Je vous propose d’explorer les 4 différences majeures entre ces deux disciplines afin de vous permettre de faire un choix éclairé.
1/ le coaching et la thérapie ont une approche et des objectifs différents
La première différence concerne la nature de chacune de ces disciplines. Nous avons vu que coaching et psychologie ont un même but (une meilleure santé mentale), mais des objectifs différents.
Nous pourrions résumer ces objectifs comme suit :
- La thérapie et la psychologie permettent de passer de dysfonctionnel à fonctionnel.
- Le coaching permet de passer de fonctionnel à hyperfonctionnel.
La thérapie cherche à comprendre, à conscientiser pour faire le deuil.
Le coaching cherche à trouver des solutions, et dépasser les freins.
En synthèse, et de façon schématique, avec la thérapie, on veut aller bien, avec le coaching, on veut aller mieux.
Les objectifs de la thérapie et de la psychologie
Dans le cadre d’une thérapie, il y a un trauma, une souffrance, qui crée une incapacité à fonctionner correctement dans le monde.
Cela peut être en raison de traumatismes graves, d’addictions ou de pathologies médicales moyennes ou sévères, mais aussi pour des troubles psychiques légers, voire des épisodes difficiles et normaux de la vie.
Par exemple, des blessures d’enfance, ou des deuils, des difficultés relationnelles sont traitées par le biais de la psychologie.
A l’origine, la psychologie était centrée sur l’anormalité ou le pathologique.
Cependant, son champ s’est progressivement étendu pour résoudre pas uniquement les souffrances dysfonctionnelles.
C’est l’objet par exemple de la psychologie positive, centrée sur les pensées et émotions positives, et définie comme « l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des gens, des groupes et des institutions. », selon Shelly Gable.
Quand avoir recours à un psychologue ?
Si vous souffrez de dépression, de pensées suicidaires, si vous avez des troubles de la personnalité, si vous avez peur de passer à l’acte, de mettre en danger vous-même ou autrui, si vous avez des traumas non résolus qui vous empêchent d’avoir une vie relationnelle ou sociale “normale”, si vous avez des addictions lourdes, c’est auprès du domaine psy que vous devez consulter : psychologue ou psychiatre.
Les objectifs du coaching
Les personnes qui suivent un coaching peuvent avoir une vie tout à fait normale.
C’est pourquoi on appelle parfois le coaching la “thérapie des bien-portants”.
Mais ces personnes veulent plus. Plus de temps, plus de bien-être, plus de paix, plus de réussites. Plus de vie. Elles ne veulent pas juste aller bien, elles veulent aller mieux que bien.
Elles veulent développer leur potentiel professionnel, opérer des transitions de vie, prendre confiance, gérer leur stress, résoudre des difficultés relationnelles et globalement mieux fonctionner dans le monde avec leurs talents.
Vous trouverez ici un approfondissement du rôle de coach et la façon de bien le choisir.
Il faut se souvenir que le coaching s’est popularisé dans le monde du sport et du spectacle. L’objectif était d’accompagner des athlètes ou artistes possédant au départ de bonnes performances à devenir exceptionnels, en tenant compte de l’importance du mental dans la réussite.
Ensuite, le coaching est entré dans les entreprises, d’abord à destination des dirigeants, managers ou hauts potentiels, pour les accompagner dans leur développement dans un environnement de plus en plus complexe.
Puis, il s’est démocratisé et répandu dans tous les domaines de la vie.
Lire : Quel type de coaching pour quel problème ?
Quand avoir recours à un coach ?
Quand vous voulez changer les comportements qui bloquent dans votre développement, traiter un sentiment de mal-être chronique, des addictions légères qui sont des échappatoires, vous sentir à nouveau en contrôle de votre vie et de votre futur et améliorer vos relations, le coach est la personne idéale pour vous accompagner.
Peut-on avoir recours au coaching et à la psychologie en même temps ?
Vous pouvez tout à fait entreprendre à la fois une thérapie, pour régler des traumas non résolus, et un coaching pour dépasser vos freins intérieurs et concrétiser vos projets.
Parfois, vous aurez besoin de commencer par une thérapie, puis d’entreprendre un coaching.
Dans certains cas, vous pourrez suivre les deux en même temps. Le mieux est d’en parler avec les professionnels qui vous suivent.
2/ Le rôle du passé n’est pas le même en coaching et en psychologie
En psychologie, le passé joue un rôle important.
La claque reçue à 6 ans qui a pu créer un trauma et un blocage doit être revisitée, pour être enfin comprise, intégrée et dépassée.
En thérapie, le présent ne peut s’améliorer que si le passé est décortiqué, avec des mots, pour lui donner un sens et pouvoir le comprendre et en faire le deuil.
En coaching, le passé n’existe plus, le ressasser n’a donc pas d’intérêt par rapport aux objectifs visés.
La seule chose qui reste, ce sont les pensées, sous forme de souvenirs, et les comportements du présent qui en découlent.
Le coaching se centre sur les croyances, les pensées et les comportements actuels, pour les modifier et créer un futur différent.
Si je reprends l’exemple de la claque reçue à 6 ans, le coaching se centre sur le blocage actuel lié à ce trauma, par exemple la peur d’aller vers les autres, ou le rejet de l’autorité, etc.
En synthèse :
- Le coaching de vie se concentre sur le comment : voici mes croyances et comportements actuels. Comment créer de nouvelles croyances pour créer un futur différent ?
- La thérapie sur le pourquoi : voici comment je me sens et ce que je fais. D’où est-ce que ça vient ?
3/ La durée de l’accompagnement en coaching et en psychologie
La psychologie et la psychothérapie n’ont pas de durée définie en amont.
Il est d’ailleurs courant que le patient arrête ses séances de thérapie quand il se sent mieux, sans que le psy ne le sache à l’avance.
Certaines thérapies peuvent durer des années. Cependant, des thérapies brèves telles que la Gestalt thérapie, l’analyse transactionnelle, ou la Programmation Neuro Linguistique, prévoient des durées plus courtes, volontairement orientées résultats.
Le coaching a une durée d’intervention précisée en amont, généralement entre 2 et 6 mois. L’accompagnement est fondé sur un ou des objectifs précis à atteindre ou résoudre.
L’objectif du coaching est toujours de permettre à la personne de voir ses angles morts, de prendre conscience de ses croyances et pensées limitantes, et de l’équiper avec des outils pour atteindre ses buts, sans créer de dépendance.
4/ Les compétences et les méthodes en coaching et en psychologie
Les compétences et les méthodes diffèrent entre ces deux disciplines.
Pour ce qui est de l’expertise, comme dans toute profession, régulée ou pas, on peut rencontrer des bons praticiens comme des mauvais.
Au-delà des qualifications, le professionnalisme, mais aussi l’expérience, l’expertise et l’approche de la personne qui les exerce est fondamental.
Il est important de sortir de l’idée que le diplôme est un gage de compétence ou d’éthique. Cela peut être particulièrement dangereux dans le cas d’une profession entourée a priori d’une aura de crédibilité.
Les compétences et méthodes psy
L’exercice des métiers “psy” est conditionné par l’obtention d’un diplôme, par exemple les psychiatres, psychologues, psychanalistes, psychomotriciens, psychopédagogues, etc.
Même la psychothérapie, qui autrefois n’exigeait aucun diplôme, a été régulée et exige désormais un Master en psychologie ou psychanalyse.
Les études de psychologie sont centrées sur la psychologie clinique (pour identifier les symptômes et faire cesser les souffrances psychiques), les déviances et la psychopathologie. Les statistiques et la psychologie sociale sont également abordées. Le cognitif, les neurosciences, comme le développement social, émotionnel, psychologique et culturel peuvent également en faire partie.
Le diplôme de psychologie demande des études longues, qui se justifient par le fait de toucher aux pathologies et déviances. Avec donc la nécessité de poser un diagnostic juste et précis.
Les études incorporent de plus en plus l’expérience de la souffrance quotidienne, qui était peu abordée au départ du point de vue universitaire.
Les psychologues, psychothérapeutes et psychanalystes peuvent compléter cette matière avec des outils du coaching, comme dans la psychologie organisationnelle, ou les thérapie brèves comme la Gestalt thérapie, la PNL ou d’autres outils.
Par ailleurs, l’expérience du transfert et contre-transfert est largement abordée pour encadrer la relation entre le thérapeute et le patient.
Les compétences et méthodes de coaching
Le coaching n’exige pas de certification. Il s’agit d’un secteur non régulé, même si des certifications et accréditations se sont développées, avec notamment des équivalences de niveau Master délivrées par des Universités.
Par ailleurs, des organismes et fédérations comme l’ICF (International Coaching Federation) ou l’EMCC ont apporté des critères d’exercice du coaching, ainsi que le respect d’une déontologie pour harmoniser les pratiques.
Les coachs ont généralement une longue expérience professionnelle derrière eux, et les études de coaching sont abordées en règle générale dans le cadre d’une formation continue.
Les certifications de coaching se focalisent notamment sur deux aspects :
- la posture du coach : la façon d’accueillir la parole du coaché, en empathie et sans jugement, et les outils pour l’accompagner.
- ensuite les outils de coaching, qui sont nombreux et diffèrent en fonction des écoles et des spécialités,
- enfin, la compréhension du fonctionnement cognitif et psychologique, et un socle de psychologie positive.
Outre les compétences, l‘expérience, les résultats, la volonté du coach ou du psychologue de continuer à se former en permanence, sont essentiels.
Par ailleurs, il est aussi important que le praticien soit supervisé par un tiers neutre. Cela afin d’affiner sa pratique et s’assurer de la pratiquer dans les règles de l’art, avec un haut niveau de professionnalisme et d’éthique.
En conclusion
La psychologie et le coaching on le même but ultime : aider leurs clients à aller mieux.
Et si les objectifs, les méthodes, les moyens diffèrent, il y a des points communs entre ceux deux disciplines.
Le recours à un coach ou à un psychologue dépendra de l’objectif que vous poursuivez. En sachant qu’ils peuvent être complémentaires.
Dans tous les cas, comme pour toute profession, il est important de vous sentir en confiance avec le professionnel que vous allez voir, de vérifier son expérience et son éthique.
Et en gardant en tête que l’important, comme toujours, ce sont les résultats.