
On connaît tous, un jour ou l’autre, une personne au travail qui nous fait douter de nous, nous épuise ou nous empoisonne la vie. Si vous avez déjà quitté une réunion en vous sentant rabaissé, vidé, il est possible que vous ayez croisé le chemin d’une personne difficile ou toxique.
Ces relations, même rares, laissent une empreinte durable.
Elles peuvent sérieusement entamer votre confiance, votre motivation, voire votre santé mentale.
Et ce n’est pas tant la fréquence de ces rencontres qui inquiète que la marque qu’elles peuvent laisser dans une vie, générant de l’anxiété, de l’épuisement, des doutes et des remises en question.
Dans le pire des cas, elles mènent à la dépression ou au burn-out.
A lire : 15 signes que vous êtes proche du burnout
Alors comment reconnaître ce type de relation ?
Comment faire face sans y laisser son énergie ou sa confiance en soi ? Et comment reprendre le pouvoir, sans tomber dans le piège de la confrontation stérile ou de la culpabilité ?
Qu’est-ce qu’une personne difficile ou toxique ?
Une relation avec une personne difficile ou toxique (du latin toxicum : poison) est une relation qui n’est pas seulement compliquée.
C’est souvent une relation à haute charge émotionnelle et utilise des ressorts psychologiques malsains.
Une relation toxique comporte souvent :
- des comportements manipulateurs ou culpabilisants
- une jalousie ou rivalité excessive
- un dénigrement subtil ou constant
- une passivité-agressivité
- une opposition systématique
- ou, dans les cas extrêmes, de violence verbale ou harcèlement moral.
Sans aller jusqu’au pervers narcissique, cette relation ne vous fait pas vous sentir sur un pied d’égalité, mais vous donne systématiquement l’impression d’être “moins que”.
Cela peut venir d’un collègue, d’un manager, d’un collaborateur, ou même d’un client.
Et ce n’est pas forcément “flagrant”.
Au contraire, ce sont parfois les situations les plus floues, ambivalentes ou insidieuses qui font le plus de dégâts.
C’est par exemple :
- Un collègue qui s’oppose systématiquement et en public à toutes vos propositions.
- Le boss qui micro-manage et ne vous laisse aucune autonomie.
- Un membre de votre équipe qui refuse systématiquement de vous rendre un travail dans les temps.
- Un manager qui de remarques sexistes en campagnes de dénigrement sape complètement votre confiance en vous.
- La collègue bien intentionnée qui vous culpabilise en permanence.
Ces personnes pullulent dans les environnements de travail toxiques, où la culture d’entreprise favorise le secret et les comportements de copinage ou de favoritisme.
Lire : 15 signes que vous êtes dans un environnement de travail toxique.
Mais elles peuvent aussi éclore dans des organisations saines, avec un cadre de travail ouvert, a priori transparent, et qui condamne ces agissements.
Leurs comportements ne sont pas toujours simples à détecter, et encore moins à neutraliser.
D’abord, parce que ce ne sont pas des personnes avec qui on peut facilement prendre ses distances. On est en interaction avec eux, sinon au quotidien, du moins régulièrement.
Ensuite, parce que ces relations difficiles ou toxiques peuvent se mettre en place de façon insidieuse et très progressive.
Cela peut commencer par des réflexions, en apparence anodines, qui de façon répétées vont commencer à créer le doute en vous, puis ouvrir une faille qui peut être délétère.
Enfin, parce que si certaines personnes peuvent être difficiles ou toxiques avec tout le monde (d’une façon pas toujours fermement condamnée par l’entreprise), parfois, c’est la relation particulière entre vous et cette personne qui se situe dans les cinquante nuances d’horreur.
Ca peut être une dynamique entre vous qui, d’entrée de jeu, se place sur un terrain malsain.
Ce qui n’arrange généralement pas les choses, c’est que malgré vos efforts pour rester au-dessus de ça, garder votre calme et votre sang-froid, vous pouvez vous sentir complètement happé.e par cette relation toxique, comme si elle appuyait exactement là où ça fait mal.
5 signes que vous êtes dans une relation de travail toxique
5 signes que vous êtes dans une relation toxique au travail
Vous ressortez souvent des échanges en doute, en colère ou avec une sensation d’injustice
Vous redoutez les interactions avec cette personne
Vous vous sentez jugé·e, dévalorisé·e ou invisible
Vous commencez à adapter vos comportements, à faire attention à chaque mot
Vous vous dites : “Peut-être que c’est moi le problème…”
4 clés pour gérer les personnes difficiles ou toxiques au travail
A noter, à partir du moment où les comportements constituent un crime ou un délit (harcèlement, sexisme, viol, injure, diffamation, etc.) : il est urgent de signaler immédiatement ces comportements, en les remonter à votre RH, votre manager ou à la police en fonction de la situation.
En bref, à toute personne de confiance ayant les moyens d’agir et de vous protéger.
Cette mise en garde effectuée, voyons comment vous pouvez agir, reprendre votre pouvoir, et éviter d’entamer votre estime et votre confiance en vous.
1 | Protégez-vous émotionnellement des personnes toxiques
Soyez attentif dès le début de la relation à tout signe particulier.
Lorsqu’on est dans une relation toxique, des mécanisme de déni ou de minimisation peuvent se mettre en place.
Mais quand vous commencez une relation, soyez à l’écoute des signaux d’alerte.
Si vous êtes déjà engagé.e dans une relation dont la dynamique n’est pas saine, surtout, n’allez pas plus loin émotionnellement.
Prenez du recul, et mettez-vous en position d’observation.
Fermez les écoutilles et ne vous engagez pas, affectivement ou émotionnellement.
Surtout si vous avez tendance à vouloir faire plaisir ou avoir du mal à poser des limites et dire non.
Une mise au point peut être faite, si vous vous sentez prêt.e et assez solide sur le sujet, mais toujours dans le but de :
- Communiquer vos limites
- Expliquer ce qui ne vous convient pas
Et dans tous les cas, mettez en place une dynamique administrative. “Voici tel document”. “J’ai besoin de tel information”. Soyez dans une relation transactionnelle avec une personne toxique, cordiale mais sans affect.
2 | Réfrénez votre envie de créer une communication bienveillante avec des personnes toxiques
La deuxième chose à faire est de réfréner tout désir de faire changer ou d’offrir une autre perspective à votre interlocuteur.
Mettre en place des mécanismes de communication non violente, d’assertivité au travail, est selon moi une pure perte de temps, puisque la base de toute communication est une interaction saine, sans manipulation.
Ce complexe du sauveur ne peut qu’être dangereux, parce que :
- la personne en face n’est pas dans une posture de communication
- vous n’avez pas forcément les compétences pour intervenir
- vous risquez de vous enfoncer un peu plus dans cette dynamique malsaine
En revanche, soyez ferme sur vos limites.
Exemples :
“Je ne suis pas à l’aise avec ce ton de voix, je vous propose qu’on reprenne cette discussion plus tard.”
“Je souhaite que nos échanges restent respectueux, même en cas de désaccord.”
Vous pouvez être ferme sans être agressif. C’est même la meilleure posture pour que vos messages soient entendus.
3 | Reprenez le pouvoir vis-à-vis des personnes toxiques
Faites attention, à chaque fois que vous donnez du pouvoir aux autres.
Quand vous pensez qu’ils savent mieux que vous, quand vous en référez à leur avis, quand vous pensez qu’ils ont forcément raison.
Cette attitude vous met dans une position de dépendance, et de trop grande ouverture par rapport à ces personnes.
Gardez toujours fermement vos convictions, votre esprit critique et vos pensées. Même si vous n’avez pas le dernier mot, comme dans le cas d’une relation managériale par exemple, ne transférez pas votre pouvoir à autrui et gardez fermement votre colonne vertébrale.
4 | Renforcez votre mental
Si tout le monde peut être aux prises avec une personne difficile ou toxique, vous pouvez faire évoluer l’influence qu’ils ont sur vous.
Bien sûr, certaines personnes utilisent une manipulation fine qu’il est parfois très compliqué de détecter (pensons notamment aux pervers narcissiques), mais plus vos limites seront fortes, mieux vous vous connaîtrez, mieux vous serez armé.e pour y faire face.
Les personnes toxiques s’engouffrent dans la faille quand les limites sont poreuses, et vont compenser quand vous n’êtes plus là pour vous soutenir.
Moins vous serez réceptif.ve aux comportements des personnes toxiques, moins ils auront de prise pour se développer.
Faites le test : Quel est votre niveau de confiance en vous dans la sphère professionnelle ?
Et n’hésitez pas à vous faire aider et à en parler autour de vous.
Et à signaler ces comportements.
En conclusion
Gérer les personnes difficiles ou toxiques passe par la protection de votre temps et de votre espace, notamment en gérant votre mental et en développant votre confiance en vous et votre affirmation.
Qu’avez-vous fait face à une personne difficile ou toxique ?