Nous avons souvent l’idée que les crises sont une sorte de fatalité qu’il faut éviter par tous moyens. Et c’est pourquoi nous déployons des efforts immenses à les éviter, au lieu d’apprendre à les surmonter.
Pour quelles raisons ?
Parce que nous avons un instinct de conservation qui nous fait fuir la souffrance et rechercher le plaisir.
Parce que les crises sont inconfortables.
Parce qu’elles précèdent ou succèdent généralement (à) la perte de ce à quoi on tenait.
En effet, les crises impliquent généralement des deuils : affectifs, matériels, ou plus subtils comme le deuil d’une façon de vivre ou d’une certaine image de soi.
Il y a des petites crises, comme lorsqu’on s’adapte au jour le jour à de nouvelles informations. Et il y a des grandes crises, douloureuses, quand tout semble s’effondrer autour de nous, sans qu’on ne puisse rien y faire.
Mais traverser et surmonter des crises est un principe de vie sain et normal, permettant le changement et le passage d’un état à un autre.
1. Comprendre le sens des crises dans votre vie
Les 3 types de crises
Il y a 3 types de crises : physique, émotionnelle, économique.
Nous sommes toujours pris dans l’une d’entre elles, car pour paraphraser Héraclite d’Ephèse, rien n’est permanent, sauf le changement. La crise peut être :
- physique : quand elle concerne un diagnostic médical inopiné, un accident ou simplement une condition qui crée de la souffrance (son poids, ou une certaine vision de son corps, par exemple).
- émotionnelle : cela se réfère à plusieurs champs, personnel, familial, relationnel, ou encore lié au travail, dans le cas d’une perte de sens ou de direction.
- économique : qui peut être micro (nos finances, notre entreprise ou notre carrière ou plus macro, comme une crise financière, sanitaire ou liée aux institutions.
Ainsi, nous sommes toujours dans une forme de crise.
Notre corps, notre psyché, mais aussi le collectif traverses des crises pour évoluer et passer à un état plus conforme à leur identité.
L’étymologie du mot crise vient d’ailleurs du mot grec krisis, qui signifie jugement. La crise agit comme un moment de décision, de choix pour prendre une nouvelle direction.
Nous vivons toujours une forme de crise, d’autant plus si nous acceptons de suivre le mouvement de la vie, sans nous raccrocher coûte que coûte au passé.
Reconnaître les cycles
La nature est cyclique. Tout naît, mûrit, puis, une fois que le projet a révélé tout son potentiel, il perd de l’énergie, et meurt ou se transforme.
A l’image de la Hero’s Journey, tout suit un cycle, qui commence par un appel, une force vive irrésistible qui grandit, mûrit, défie des obstacles, reçoit des aides insoupçonnées, jusqu’à réaliser son but et partir dans une nouvelle quête.
Et donc il y a des moments où tout s’accélère, où vous vous sentez pousser des ailes, où vous avancez comme porté.e par le vent.
D’autres où tout semble s’écrouler, ou les efforts pour ancrer le moindre résultat semblent insurmontables.
Des moments où tout semble absolument incroyable et simple et évident.
D’autres où rien n’a de sens.
Des instants où on vous lance des piques, des mots méprisants, où vous avez le coeur brisé, où la vie semble ingrate, mauvaise.
D’autres où vous avez l’impression de marcher sur le Walk of Fame à Hollywood, juste après avoir posé vos mains dans le goudron.
Apprendre à aimer les crises
Vous êtes toujours dans un état de flux et de transformation.
Et si vous êtes suffisamment dynamiques, si vous ne rejetez pas de toutes vos forces le changement par peur de ce qu’il pourrait apporter, vous créez une plus grande fluidité avec vous-même et avec la vie.
L’impermanence est le principe de tout cycle de vie.
Alors que vous pensiez contrôler votre environnement, maîtriser votre quotidien connu et rassurant, il est bon de se rappeler que certaines choses vous échappent, et que le mieux à faire est encore d’apprécier le voyage.
2. Comment surmonter les crises personnelles ?
A) soyez attentif à la crise
Les moments où tout ne se déroule pas comme prévu sont souvent riches pour réviser vos projets, identifier ce que le changement cherche à vous enseigner, sur vous-mêmes.
Il existe des changements inopinés, qu’on ne contrôle pas, comme une crise économique.
Mais il y a davantage de changements qui correspondent à un besoin profond, inconscient.
Ne soyez pas trop prompt.e à blâmer les circonstances.
Interrogez-vous plutôt sur la raison pour laquelle ça vous arrive maintenant.
Ca implique de bien se connaître, et c’est peut-être justement le moment pour faire un peu d’introspection.
Quand nos émotions font les montagnes russes, revenir à soi, à ce qu’on veut, au sens, est important, même si la direction n’est pas encore tout à fait claire.
B) Lâchez la peur et choisissez des émotions positives
Dans tout changement, qui implique de l’incertitude, il y a une émotion clé : la peur. Dans cet espace, votre réaction peut être d’agir frénétiquement ou au contraire de vous replier et vous mettre en retrait.
Traversez la peur, agissez malgré elle, en l’ayant reconnue pour ce qu’elle est : une émotion.
Par ailleurs, quelles que soient les circonstances, vous pouvez choisir des pensées, émotions et actions qui servent vos projets.
Je vous donne ici des clés supplémentaires si vous ressentez de l’anxiété.
Cultivez un état d’esprit de possibilités. Cela vous permettra d’agir d’un endroit de confiance et de stabilité intérieure.
Lire : 4 façons d’augmenter instantanément sa confiance en soi
C) faites le deuil
Le deuil ne concerne pas seulement la mort, mais toutes les morts que vous expérimentez au quotidien dans tout processus de changement.
Cela passe par plusieurs phases, selon le modèle de Kübler-Ross :
- sidération qui suit le choc et entraîne le déni,
- résistance (colère, argumentation,…),
- décompression (tristesse, dépression, désespoir),
- résignation
- acceptation.
Chaque phase peut durer un temps plus ou moins long.
Surmonter les crises passe pas un processus de deuil normal qui permet de traiter complètement le changement, de l’intégrer pour enfin passer à autre chose.
D) Prenez des décisions
Si nous reprenons l’étymologie du mot crise, nous voyons qu’il s’agit d’un moment de jugement d’une situation, demandant un choix ou une prise de décision.
Surmonter les crises implique de décider est ce qui vous fera avancer.
A ce stade, peu importe la direction ou le choix en tant que tel. Ce sera toujours mieux que de rester dans l’indécision. Et rien ne vaut l’action pour savoir ce qui nous convient et ajuster la direction en marchant.
E) Développez votre résilience
Vous pouvez traverser les moments difficiles, en travaillant sur votre mental.
Quelles que soient les circonstances, vous pouvez prioriser et agir pour créer les résultats que vous souhaitez, quoi qu’il se passe.
Car la crise passera.
Et en agissant, en poursuivant, malgré tout, vous développez votre résilience.
Les obstacles, les “échecs” font partie de la vie elle-même.
Vous avez le pouvoir sur vos pensées, vos émotions, et vos actions. Même si vous avez l’impression que tout est plus difficile, que vous n’êtes plus efficace, que vous n’avez la tête à rien, continuez.
“Même quand… je continue à avancer.”
“Bien que… je reste concentré.e sur ma mission.”
En conclusion
L’anticipation est essentielle.
Mais, plutôt que de mettre toute votre énergie à éviter les crises, pourquoi ne pas apprendre au plus tôt à les surmonter ?
Car elles arriveront toujours à un moment ou à un autre.
Pour cela, bien se connaître, choisissez vos pensées et émotions quelles que soient les circonstances. De la même façon, agissez malgré la peur, pour muscler votre résilience.
Quelles crises avez-vous surmontées ? Quel facteur s’est révélé le plus important pour les dépasser ?