L’empathie et la bienveillance constituent certes des qualités dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle et il est évident que le monde du travail gagnerait à les valoriser davantage.
Cependant, point trop n’en faut.
Être trop gentil, faire plaisir à l’excès peuvent vous conduire à vous faire marcher dessus au travail, à entamer votre autorité, et ralentir votre évolution professionnelle.
Par ailleurs, quand vous êtes trop conciliant, votre orientation vers les autres et leurs besoins peut vous conduire à ne plus faire attention à vos propres besoins, et finir par nourrir du ressentiment et de l’amertume.
Le fait de vouloir plaire à tout prix peut aussi indiquer un besoin constant de validation et d’approbation extérieure.
Une règle en entreprise est d’oser demander ce qu’on veut (de la visibilité, une promotion, …). Par ailleurs, poser des limites et vous faire respecter sont des pré-requis tout aussi importants.
Voici les 10 signes qui prouvent que vous devriez vous montrer plus ferme pour vous faire respecter.
1 | Vous avez du mal à dire non
Quand votre première inclination est de dire oui, même quand vous n’êtes pas d’accord, c’est un signe à prendre en compte.
Cela peut concerner les projets que l’on vous confie, les réunions que l’on vous impose (ou leur horaire), les actions qu’on vous demande de prendre en charge, etc.
Évidemment, il y a toujours des projets ou tâches plus intéressants que d’autres.
Mais quand les dossiers supplémentaires, non visibles et non prioritaires, quand les actions inconsistantes, ennuyeuses ou nécessitant des sacrifices et à des horaires improbables vous reviennent, vous devez apprendre à dire non et à poser des limites fermes pour ne pas vous laisser envahir.
Il en va de même quand vous êtes en permanence en train d’aider les autres au détriment de vos propres projets.
Cela surprendra vos collègues et votre management la première fois, mais ils n’en nourriront que davantage de respect à votre égard.
2 | Vous n’osez pas demander
Si vous n’osez pas vous affirmer, vous risquez non seulement de stagner dans votre carrière mais aussi de traverser énormément de frustrations.
Demander, c’est d’abord demander de l’aide et poser des questions. Ce n’est pas parce que vous êtes considéré comme un expert dans votre domaine ou nouvellement recruté que vous devez tout savoir sur le sujet, au risque de paraître ridicule.
Bien au contraire.
Demander montre votre capacité à apprendre, à vous remettre en question, outre que c’est souvent gratifiant pour celui à qui vous vous adressez.
Les salariés en prise de poste n’osent généralement pas demander. C’est l’une des principales causes d’échec lors d’une prise de fonction : par peur de demander et de se mettre en vulnérabilité, le salarié préfère appliquer les mêmes recettes que dans le passé ou partir d’hypothèses non vérifiées, ce qui l’empêche de s’approprier la culture d’entreprise et augmente le risque d’échec sur un projet.
Ensuite, demander, c’est aussi dire sur quels sujets on souhaite se positionner, idéalement les projets stratégiques et visibles, ceux qui vont vous permettre d’être au bon niveau pour construire la suite de votre parcours professionnel.
Enfin, il est important d’être acteur de votre carrière, personne ne le fera pour vous. En entreprise, très peu de choses se font au mérite.
Bien sûr, le talent compte, mais n’attendez pas qu’on vous donne des responsabilités ou du pouvoir, demandez-les et impliquez-vous dans votre évolution professionnelle.
Oser demander des améliorations dans votre vie professionnelle, cela peut concerner différents domaines, pas uniquement monétaires : augmentation, mais aussi responsabilités, promotion, flexibilité, projet stratégique, etc.
N’hésitez pas à vous faire accompagner pour apprendre à vous affirmer et à engager des conversations difficiles ou délicates.
Apprenez à vous positionner sur les projets à enjeu plutôt que sur ceux qui rendent service mais ne développent pas vos compétences, pas plus qu’ils ne font avancer votre carrière.
Au-delà, ils augmentent vos chances de traverser un burn-out ou un épuisement professionnel.
3 | Vous faites ce que l’on attend de vous
Vous êtes du genre perfectionniste et vous vivez depuis longtemps avec le syndrome du premier de la classe ou du bon élève.
Comme à l’école, vous pensez que si vous travaillez bien, vous aurez une bonne note. Sauf que le monde de l’entreprise est très différent de l’école.
Il est important de développer vos capacités stratégiques et de sortir de derrière le caisson.
Il ne s’agit pas de travailler plus, mais de travailler plus intelligemment : développer des relations, valoriser vos accomplissements, etc.
Développer son sens politique a souvent une connotation négative, notamment pour les femmes qui voient généralement cela comme une activité inutile voire dégradante.
Mais faire de la politique ne consiste pas à aller manger des petits fours lors de cocktails sans intérêt.
C’est avant tout construire des relations solides, fondées sur la réciprocité, avec des mentors et des sponsors qui vont accélérer votre carrière.
4 | Vous voulez faire plaisir
Vous êtes sensible, voire hypersensible, à la perception que les autres ont de vous et vous cherchez toujours à leur faire plaisir.
La démarche est louable, sauf quand vous attendez des autres une forme d’approbation ou de validation de votre identité.
Rendre service en échange d’une reconnaissance est gratifiant, mais veillez à ne pas devenir dépendant de ce type d’échanges et de garder en tête votre direction, vos intérêts professionnels, et des relations respectueuses fondées sur une démarche gagnant / gagnant.
Dans le cas contraire, vous vous dépréciez à vos propres yeux et finissez par perdre en estime de vous.
5 | Vous vous comparez toujours négativement aux autres
Parfois, vous souffrez du syndrome de l’imposteur et ne vous considérez pas à la hauteur.
Par rapport aux autres, vous vous placez d’emblée dans une posture négative.
Il est impératif que vous preniez du recul et travailliez votre estime de vous.
Toute interaction, tout échange relationnel doit se faire sur un pied d’égalité.
Par ailleurs, faites attention à ne pas comparer ce que vous observez chez les autres, leur apparente réussite ou ce que vous interprétez sans avoir toutes les informations, et qui n’est qu’une infime partie de ce que les autres traversent (avec probablement les mêmes doutes et les mêmes échecs).
6 | Vous vous excusez en permanence
Assumez vos actions et ne les dévalorisez pas.
Si vous vous excusez en permanence, vous nourrissez un sentiment d’incompétence, souvent erroné.
Vous êtes faillible, comme tout un chacun. Ni plus, ni moins.
Pas besoin de vous mettre plus bas que terre dès que vous avez une question à poser à un collègue.
Essayez d’éviter les phrases comme “je suis désolé mais…”, “excuse-moi de te déranger…”, “je suis sûre que ce n’est pas le moment, mais…”.
Tournez vos phrases de façon plus assertive en posant votre question de façon directe et sans détour.
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7 | Vous ruminez une remarque ou une critique pendant des heures
Quand vous prenez toute remarque comme une remise en cause personnelle, que vous êtes très susceptible et que vous ruminez, il y a des chances pour que vous soyez trop gentil, mais aussi extrêmement sensible.
Il est important dans le monde professionnel de ne prendre que ce qui est important pour l’avancement de vos projets.
Et de savoir remettre le personnel à sa place (c’est-à-dire hors du cadre professionnel).
La culture d’entreprise peut être plus ou moins bienveillante. La vie est trop courte pour la gâcher en considérations inutiles.
Sachez que toute remarque désobligeante n’est pas forcément fondée.
Tout feedback a une part de subjectivité. Et quand bien même elle le serait, il est crucial de passer à autre chose pour avancer dans la vie.
8 | Vous ne réagissez pas quand on vous contredit ou qu’on vous coupe la parole (pire, vous prenez la faute sur vous quand vous n’êtes pas responsable)
Parfois, la sidération vis-à-vis d’un comportement peut vous rendre incapable de réagir.
Dans certaines situations, vous êtes tellement soufflé que vous n’osez pas reprendre quelqu’un qui se trompe à votre sujet, ou recadrer un propos déplacé.
Vous n’êtes pas toujours sûr non plus que votre interlocuteur ait de mauvaises intentions.
Et si cela arrive une fois, il n’y a probablement pas de mauvaise intention ou de malveillance.
Il est important évidemment de ne pas tomber dans une hypersensibilité.
Mais vous pouvez recadrer gentiment ou sur le ton de l’humour une personne qui, sans aller jusqu’à des propos dégradants ou remettant en cause votre intégrité, peuvent être déplacés ou entrer dans une zone grise qui franchit vos propres limites personnelles.
9 | Vous ne voulez blesser personne et fuyez le conflit
La gentillesse flirte parfois avec un brin de lâcheté.
Vous pouvez vous mettre en retrait, obéir ou accepter.
Vous pouvez aussi avoir peur de blesser et préférez éviter de prendre la personne à partie.
Pourtant, les conflits (qui ne sont pas toujours agressifs) en entreprise sont légion.
Ils peuvent porter sur les personnalités, les ressources, le budget, le planning, etc.
Il est important de ne pas refuser la confrontation et de développer votre assertivité pour savoir défendre vos convictions et opinions tout en prenant en considération celles des autres.
Vous avez raison de préserver les autres, mais cela ne doit pas s’effectuer à votre détriment.
Dans tous les cas, développer vos compétences en communication vous permettra de gérer ces situations.
10 | Vous avez du mal à accepter les compliments et les feedbacks positifs
Que ce soit en mettant en avant les résultats de l’équipe avant les vôtres, en rougissant dès qu’on vous fait un feedback positif pour vous focaliser sur le négatif, que vous trouviez une excuse ou bottiez en touche, il est courant de ne pas accepter les marques de reconnaissance ou de les minimiser.
Au contraire, appréciez les compliments et commentaires positifs.
Mieux, vautrez-vous dedans.
Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est tout simplement sain et naturel.
Plus vous êtes à l’écoute de vos forces, plus vous savez reconnaître ce que vous faites bien, et plus épanoui vous vous sentez.
Alors quand on vous fait un compliment, ne changez pas de sujet et ne trouvez pas d’excuses.
Dites simplement : “merci beaucoup.”
Et savourez vos accomplissements, vous le méritez.
Conclusion
L’empathie et la gentillesse sont des qualités dont le monde du travail a besoin.
En revanche, ce n’est pas une raison pour vous laisser marcher dessus. Apprenez à dire non, à demander et à vous affirmer dans le monde du travail.
Développez votre assertivité pour défendre vos projets et vos convictions.
Vous n’en aurez que plus d’impact dans l’entreprise.