Comment reconnaître un perfectionniste au travail, au-delà de la définition standard de quelqu’un qui veut que tout soit parfait ?
On sait qu’un perfectionniste est exigeant et possède des attentes élevées, voire irréalistes.
Mais comment se traduit le perfectionnisme au travail ? Et en êtes-vous un ?
Le perfectionnisme peut se révéler par différents aspects, parfois insidieux voire invisibles.
Faites le test ci-dessous et comptez vos points, un par affirmation.
Les 15 premiers items reprennent les travaux du psychologue américain Bill Gaultiere, les 6 derniers sont des apports complémentaires.
Alors, êtes-vous un perfectionniste ?
Attention, vous l’aurez compris, ici, on ne cherche pas le 20/20 !
1 | Je pense souvent que j’aurais pu mieux faire (Oui / Non)
Quand vous réussissez, même une petite étape, vous vous flagellez pour les erreurs que vous avez faites en chemin.
Plutôt que de savourer votre succès, ce que vous avez accompli malgré les obstacles, ce que vous avez fait parfois pour la première fois, vous êtes complètement focalisé sur les imperfections mineures que vous ne vous pardonnez pas.
Pour un perfectionniste, il y a une bonne façon de réussir, tout ce qui n’a pas suivi exactement le plan est impitoyablement écarté.
2 | J’ai tendance à procrastiner et à repousser les projets si je n’ai pas le temps de les faire parfaitement (O/N)
Ce que vous faites n’est jamais assez bien pour être montré, terminé, et vous laisser la possibilité de passer à autre chose.
Vous avez donc paradoxalement du mal à terminer et rendre vos travaux ou livrables et vous pouvez passer énormément de temps à corriger la moindre virgule.
C’est une forme de procrastination, même si elle semble productive (en fait, elle ne l’est pas) : il y a toujours un détail à améliorer mais, en réalité, tant que je ne montre pas mon projet au monde, je ne prends pas le risque de recevoir le rejet, la déception, le jugement d’un autre sur mon travail.
C’est un mécanisme inconscient pour vous éviter de traverser des émotions négatives : jugement, humiliation, déception.
3/ J’ai peur d’échouer quand je travaille sur un projet important (O/N)
Il est normal d’avoir peur quand on fait quelque chose de nouveau, mais ce qui fait de vous un perfectionniste, c’est quand vous êtes envahi par le doute, l’anxiété et le sentiment d’incapacité, obnubilé par les compétences que vous n’avez pas (et que vous allez développer) plutôt que celles que vous avez pour remplir la mission.
Le perfectionnisme peut conduire à vous concentrer uniquement sur ce que vous maîtrisez à 100% et à éviter toute nouveauté et toute prise de risques.
4 | J’essaie d’impressionner les autres avec mes qualités et accomplissements
Généralement, ceux qui se vantent on une faible estime et confiance en eux.
Quelqu’un de bien dans ses chaussures ne ressent pas le besoin de se mettre en avant, même si ça n’empêche pas évidemment de valoriser ses talents et de se rendre visible.
Le perfectionniste, qui a souvent une mauvaise image de lui, veut contrôler l’impression qu’il renvoie aux autres, et la rendre la plus parfaite possible.
Il veut contrôler l’opinion des autres à son sujet et ne montre pas de vulnérabilité.
5 | Je m’en veux si je fais une erreur (O/N)
Evidemment, personne n’aime faire des erreurs.
Mais vous évitez les erreurs comme la peste, parce que pour vous, c’est comme si c’était vous, l’erreur.
Plutôt que de voir les inévitables échecs comme des sources précieuses d’apprentissage, vous les voyez comme la confirmation de votre infériorité, comme la preuve que vous n’êtes pas si intelligent ou compétent.
6 | Je veux garder le contrôle en toutes circonstances (O/N)
La dimension de contrôle et de maîtrise est clé chez le perfectionniste.
Vous voulez contrôler non seulement vos émotions, votre image, mais aussi l’opinion des autres à votre sujet.
L’abandon, le désordre, la vulnérabilité, les émotions, sont des faiblesses impardonnables.
7 | Je n’aime pas les surprises et les changements impromptus (O/N)
Votre volonté de contrôle vous rend très réticent face aux imprévus.
Vous pouvez même vous mettre en colère s’il y a un changement de plan.
Vous n’aimez pas essayer de nouvelles choses, surtout s’il y a une chance de perdre la face ou d’avoir l’air moins compétent que les autres.
8/ Je suis souvent déçu par la qualité du travail des autres (O/N)
On ne choisit pas toujours ceux avec qui on travaille et on peut être amené à collaborer avec des personnes qu’on estime incompétentes.
Mais cette exigence, voire cette intolérance à l’imperfection ou à l’humanité des autres peut vous conduire à préférer tout faire par vous-même.
Quand vous ne voyez que les imperfections des autres, vous ne vous reposez que sur quelques personnes absolument fiables, vous accumulez les tâches, de la charge mentale et du ressentiment.
Vous ne déléguez rien, portez la misère du monde sur vos épaules et, progressivement, vous vous isolez.
9 | Mes standards ne sont jamais assez élevés, mes objectifs jamais assez grands (O/N)
Vous visez des objectifs impossibles à atteindre et vous flagellez de ne pas accomplir ces buts dans un délai irréaliste.
Comment ça, vous n’avez pas gravi un 8 000 mètres en alpinisme, été promu cadre dirigeant en 6 mois et fait des enfants avant 30 ans ? Mais c’est nul ! Pire que de ne pas avoir de Rolex à 40 ans !
Vous pouvez tout à fait avoir des objectifs.
Il est sain et constructif de vous projeter, d’avoir des ambitions et des projets, mais quand vous vous imposez des critères ou des délais humainement impossibles à tenir, c’est le signe que vous êtes perfectionniste.
Malgré vos accomplissements extérieurs, vous vous considérez comme un échec.
10 | J’ai peur du jugement des autres si j’échoue (O/N)
L’opinion et le jugement des autres compte beaucoup pour vous.
Vous vous inquiétez de ce qu’ils vont penser de vous si vous échouez.
Ce faisant, vous leur donnez un pouvoir énorme sur votre vie !
Vous vous empêchez de vivre votre expérience personnelle, celle qui vous correspond, en acceptant les inévitables obstacles le long du parcours.
11 | J’essaie constamment de m’améliorer et de viser l’excellence (O/N)
Il est bon de vouloir progresser, de développer ses compétences et sa performance.
Mais ici, ce qui fait de vous un perfectionniste, c’est quand seule l’excellence est acceptable et que vous regardez le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein.
Plutôt que de vous appuyer sur vos talents, vos forces professionnelles et vos accomplissements, vous voyez sans cesse vos manques et vos défauts.
12 | Je suis frustré si je ne rends pas un travail parfait (O/N)
Il y a toujours quelque chose à peaufiner, checker, corriger, refaire, vérifier, analyser, disséquer, etc.
Vous voulez du 20/20 et vous vous sentez insatisfait devant un travail correct, que vous n’avez pas pu finaliser comme vous le souhaitiez, voire d’un premier jet à retravailler ensuite, à la lumière des remarques des autres.
13 | Mon espace de travail ou bureau est toujours parfaitement rangé et ordonné (O/N)
Sans avoir un TOC (trouble obsessionnel compulsif), le perfectionniste au travail a une organisation bien précise et veut voir son bureau bien rangé, sans que rien ne dépasse.
Si les documents ne sont pas posés exactement où ils doivent l’être, c’est source de stress et d’anxiété.
Vous avez besoin de listes, de plannings et de data, plus il y en a, mieux c’est, car tous ces outils vous donnent un sentiment de contrôle.
14 | Je me sens inférieur à côté de ceux que j’estime plus intelligents, beaux ou qui réussissent mieux que moi (selon vos critères) (O/N)
Plutôt que de vous inspirer de ceux que vous admirez, vous développez de l’envie, de la jalousie, et vous ruminez.
Vous n’osez pas, tant vous vous sentez “moins” à côté d’eux.
Leur réussite vous ramène à ce que vous interprétez comme une infériorité.
Plutôt que de vous appuyer sur leur succès pour vous dire qu’il vous est tout autant accessible, vous vous renfermez dans votre bulle.
15 | Je veux avoir l’air présentable à chaque fois que je suis en public (O/N)
Le perfectionniste veut donner l’impression d’être parfait, sans défaut, éviter le faux-pas ou de donner une mauvaise impression.
Il est inquiet de ce que les autres peuvent penser de lui.
Son apparence et son accoutrement lui importent, moins pour se sentir bien que pour renvoyer une image en accord avec ses standards.
En clair, il ne s’habille pas pour lui, selon ce qu’il aime, mais pour les autres.
16 | Je suis susceptible et sensible aux critiques (O/N)
Quand vous faites tout pour éviter les critiques, remarques et feedbacks, c’est un signe de perfectionnisme au travail.
Vous faites tout pour éviter l’inconfort de recevoir un retour sur votre travail, que vous percevez comme un jugement de votre valeur personnelle, ou de votre personne.
Ce faisant, vous ne progressez pas dans vos soft skills ou votre leadership et vous évitez toute remise en cause (constructive) de vos comportements ou de vos fonctionnements.
17 | Je fonde ma valeur sur mes accomplissements (O/N)
Le perfectionniste a souvent besoin d’accomplir pour estimer qu’il a de la valeur.
C’est un des travers d’une estime de soi qui repose sur ce qu’on fait, plutôt que sur qui on est.
Votre valeur est inestimable, quels que soient vos accomplissements, vos réussites ou vos échecs.
Vous êtes toujours aussi aimable, même quand vous échouez.
18 | J’ai du mal à faire des choix et à prendre des décisions (O/N)
Choisir, c’est renoncer, et vous voulez faire les choix parfaits.
Plutôt que de décider pour avancer, quitte à revenir sur votre décision, vous tournez une décision sous tous les angles, sans parvenir à conclure.
Vous pouvez aussi regretter vos choix.
19 | Je sacrifie mes loisirs par rapport au travail (O/N)
Vous prenez rarement un jour de RTT, de congés ou maladie.
Tourné vers vos accomplissements, l’image que vous renvoyez et la volonté d’être bien vu et considéré, vous êtes souvent workaholic.
Prendre un jour de repos, c’est vous sentir inutile, non productif, et cela peut nourrir de la culpabilité.
Profiter et se faire plaisir sont souvent des termes qui ne font pas partie de votre vocabulaire.
20 | Vous êtes souvent déçu par les autres (O/N)
Vos attentes sont élevées et les autres n’arrivent jamais à se mesurer à vos exigences.
Quoi qu’ils fassent, même si l’intention est là, vous êtes insatisfait.
A ne pas savoir apprécier les petits gestes et attention à votre égard, vous vous éloignez des autres et devenez inaccessible, isolé dans votre tour d’ivoire.
Ce faisant, vous prenez tout en charge et dressez un mur infranchissable entre vous et les autres qui ne permet pas l’intimité et la vulnérabilité.
21 | Je veux faire plaisir au travail (O/N)
Paradoxalement, même si vous êtes exigeant, votre perfectionnisme vient de la volonté d’être parfait pour les autres, de ne pas être pris en défaut et, au fond, d’être aimé.
Vous prenez projet après projet, vous tuez à la tâche, dans le souci constant qu’on reconnaisse votre valeur.
Les besoins de vos supérieurs, managers ou collègues passent avant les vôtres et souvent avant vos relations intimes.
Conclusion
Le perfectionnisme est insidieux et se niche dans les moindres aspects de votre vie, de votre relation au travail à vos rapports avec les autres.
Ces standards élevés font de vous un éternel insatisfait, obnubilé par l’excellence, intraitable avec les autres.
Apprenez à accepter l’imperfection, à ne pas faire de vos accomplissements l’étalon de mesure de votre valeur, à apprécier votre cheminement et être moins exigeant avec les autres.
Un coaching professionnel est une excellente façon de vous approprier des outils pour dépasser votre perfectionnisme.