C’est l’histoire de Noé, toujours volontaire, sur qui l’on peut compter. Celui qui enchaîne les projets, répond présent en toutes circonstances, et garde le cap coûte que coûte.
Et puis, un jour, quelque chose vacille : une fatigue s’installe, une irritabilité, des doutes grandissants…
Il reste investi, la main sur le volant, mais il n’arrive plus à se projeter.
Noé, un matin, ne peut plus ouvrir son ordinateur pour envoyer un email. Il sera arrêté plusieurs mois pour syndrome d’épuisement professionnel.
Le burnout ne survient pas du jour au lendemain.
Il s’installe, insidieusement.
Qu’est-ce que le burn-out ?
Développé dans les années 70, il s’agit d’un syndrome d’épuisement professionnel.
Même si les définitions diffèrent, il existe un consensus sur le fait que le burnout est un état d’épuisement physique, psychique, émotionnel, qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail ressenties comme émotionnellement exigeantes.
Il y a souvent, associée, une incapacité à se projeter, une désillusion à long-terme, un cynisme vis-à-vis du travail, qui le distingue de la simple fatigue ou surchauffe professionnelle.
Depuis 2019, le burn-out est officiellement reconnu comme un « phénomène lié au travail » par l’Organisation Mondiale de la Santé qui le définit comme “un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès.
L’OMS le caractérise par trois dimensions :
- “un sentiment d’épuisement ou de fatigue intense ;
- une distance mentale accrue vis-à-vis du travail, ou des sentiments de négativité ou de cynisme à l’égard de celui-ci ;
- une efficacité professionnelle réduite.”
Le burnout peut avoir des conséquences graves pour les individus (dépression, troubles physiques, diminution de l’épanouissement professionnel) et pour l’entreprise (absentéisme, baisse de performance, turnover).
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15 symptômes de burn-out à identifier avant qu’il ne soit trop tard
Voici les 15 signes les plus fréquents qu’un cadre est en train de glisser vers l’épuisement professionnel.
Les repérer tôt, c’est se donner une chance de réagir, de se protéger — ou d’accompagner un collègue avant qu’il ne soit trop tard.
On peut identifier 4 catégories, les symptômes physiques, émotionnels / relationnels, intellectuels et comportementaux.
1. Une fatigue chronique, même après un week-end ou des vacances
Si vous avez la sensation de ne jamais être reposé, même quand vous revenez de quinze jours de congés, cela peut indiquer une fatigue émotionnelle et physique profonde et être un signe précurseur du burn-out.
2. Une perte de motivation ou de plaisir au travail
Quand vous aimiez votre travail, mais que vous êtes passé en mode pilote automatique et ne trouvez plus aucune satisfaction depuis des semaines ou des mois, cela évoque une perte de sens ou un désalignement profond avec les valeurs de l’entreprise ou la direction prise.
Ce qui vous motivait ne suscite plus d’intérêt.
Vous pouvez prononcer des phrases comme : « À quoi bon ? » ou « J’y vais parce qu’il le faut. »
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3. Vous ne vous projetez plus dans l’entreprise
Vous ressentez une forte désillusion.
Vous pouvez être investi dans les projets de l’entreprise, rechercher la performance, mais douter fortement de la réalisation de vos objectifs professionnels, de la reconnaissance ou rétribution que vous en retirerez et de votre trajectoire dans cet ensemble.
Il peut y avoir aussi un cynisme croissant, qui est souvent une stratégie de défense inconsciente face à une réalité professionnelle devenue décevante ou absurde.
Il traduit une forme de désenchantement.
4. Une implication excessive ou une désaffection
L’un des signes les plus paradoxaux du burnout est la fluctuation entre une implication excessive et une désaffection totale.
D’un côté, vous pouvez vous épuiser à vouloir toujours en faire plus, cherchant à combler vos doutes et vos frustrations par un investissement à outrance ou du perfectionnisme.
De l’autre, vous pouvez sombrer dans l’absence, l’évitement et le retrait face à des tâches que vous considériez autrefois comme simples ou motivantes.
Ce tiraillement entre l’engagement excessif et l’isolement peut être particulièrement épuisant, car il amplifie la pression sur votre équilibre mental et physique.
5. Un comportement rigide ou défensif
Un autre symptôme caractéristique du burnout est la rigidité dans votre manière de penser et d’agir.
Cette rigidité se manifeste par une incapacité à faire face aux changements ou à accepter les situations de manière flexible.
Vous voulez imposer une manière de faire, celle que vous avez préalablement définie, et toute déviation vous semble insupportable.
6. Une irritabilité, des sautes d’humeur
Quand le moindre email provoque chez vous des réactions disproportionnées, une tension constante ou une posture défensive, y compris dans les échanges les plus simples, c’est un signe.
Quand les relations au travail deviennent pénibles au-delà des irritants habituels, il est temps de prendre du recul.
L’épuisement professionnel peut se manifester par des changements d’attitude parfois brusques, un comportement négatif ou déprimé ou le fait que vous avez les émotions “faciles” (la colère monte vite, comme les pleurs ou l’agacement).
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7. Une surcharge émotionnelle ou le sentiment d’être débordé en permanence
Chaque demande devient une montagne.
Vous vous sentez constamment en mode “urgence”, sans jamais en sortir. Vous ressentez un stress permanent, chronique, qui peut vous faire vous sentir submergé, vous noyer dans un verre d’eau ou vous paralyser.
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C’est d’ailleurs avant tout une perception d’être débordé. Il n’y a pas toujours une réelle surcharge de travail et j’ai vu des personnes en burnout n’avoir que peu de tâches, voire être au chômage. Mais l’anxiété et la sensation de débordement sont bien présentes (sachant que le chômage n’est de toute façon pas de tout repos et souvent plutôt une phase intense de recherche d’emploi et de saturation mentale).
8. Des douleurs physiques inexpliquées ou maladies fréquentes
Le corps parle quand la tête ne suit plus.
Ces somatisations sont fréquentes en période de pré-burnout.
Vous attrapez tous les microbes qui passent, épidémie après épidémie, comme si votre corps n’arrivait plus à se défendre.
C’est le cas.
Ou ressentir des symptômes physiques comme des maux de dos, des migraines, des troubles digestifs, etc.)
Les repérer est souvent une clé pour prévenir le burn-out, tant il est difficile de repérer pour soi les signes de l’épuisement professionnel.
9. Des troubles du sommeil
Les difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sont souvent un signal d’alerte fort.
Les troubles du sommeil sont un symptôme fréquent du burnout, et ils en sont à la fois une conséquence et un facteur aggravant.
Si vous remarquez que votre sommeil s’est profondément modifié depuis quelques semaines ou mois, c’est le moment de faire une pause, d’évaluer votre charge mentale, et éventuellement de vous faire accompagner.
10. Incapacité à se déconnecter mentalement du travail
Même en dehors des horaires pro, vous pensez au boulot, consultez vos mails, anticipez les problèmes…
Le cerveau ne lâche jamais prise.
Vous ruminez, vous ressassez les situations les plus anodines qui se sont produites dans la journée, sans réussir à couper, c’est un signe.
11. Difficulté à se concentrer, erreurs ou oublis fréquents
Le cerveau est saturé : il y a une perte de lucidité, des erreurs inhabituelles, une sensation de « brouillard mental » au quotidien.
12. Une perte de repères temporels
Quand vous êtes en situation de burnout, votre perception du temps devient floue.
Vous avez du mal à vous souvenir du jour qu’on est, vous mélangez les semaines, vous ne savez plus exactement ce que vous avez fait hier ou avant-hier.
Les jours s’enchaînent sans laisser de trace claire, comme si vous étiez dans une forme de brouillard permanent.
Votre cerveau est sursollicité, en surcharge depuis trop longtemps.
Résultat, il n’arrive plus à prendre du recul, à situer les événements dans le temps ou à anticiper. Le présent devient pesant, l’avenir flou, et le passé difficile à reconstituer.
Tout devient “urgent”, ou plus rien ne l’est.
Vous perdez la capacité à hiérarchiser : tout vous semble à faire tout de suite, ou au contraire, vous avez l’impression que rien n’a vraiment d’importance. Ce dérèglement du rapport au temps peut entraîner une désorganisation dans vos tâches ou une apathie face aux échéances.
13. Isolement social, repli sur soi
Vous avez moins envie d’interagir avec les collègues, les amis ou la famille.
Vous vous désengagez des liens qui vous apportaient auparavant du soutien.
14. Des tensions dans les relations
Les relations qui se tendent au-delà du raisonnable sont souvent des signes avant-coureurs de burnout.
Quand vous êtes en conflit avec pratiquement toutes les parties prenantes avec lesquelles vous collaborez, alors même qu’il s’agissait de relations ressources, de soutiens, de personnes avec qui vous prenez plaisir à travailler, ce n’est pas normal.
L’épuisement peut vous renfermer et créer un sentiment de persécution ou une méfiance excessive qui créé les conditions de collaborations tendues et conflictuelles.
15. Sentiment de dévalorisation ou perte de confiance en soi
En burnout, vous pouvez douter de vos compétences, perdre en estime de vous, penser que vous n’êtes plus à la hauteur, et ressentir une forme de honte ou de culpabilité, associés à un syndrome de l’imposteur.
Cela peut venir d’un manager ou d’un collectif de travail qui a créé les conditions de cette perte de confiance, vous plongeant peu à peu dans le burnout.
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Conclusion
Si vous avez plusieurs de ces signes, il est temps de vous arrêter et de vous faire accompagner pour vous reconstruire avant d’entamer la prochaine étape.
Le burn out est insidieux et plus tôt vous le reconnaîtrez, plus vite vous pourrez poser des bases saines.
N’hésitez pas à me contacter.